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RECHERCHES SUR MOLIÈRE. 19
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Molière, en survivance dudit sieur Poquelin, son père, en date du 14e décembre 1637, signées Louis et plus bas de Loménie, à côté desquelles est la prestation de serment en date du 18e des mémes mois et an *. »
Voilà le jeune Poquelin installé en qualité de survivancier de son père; son entrée au collége de Clermont est-elle postérieure à ces lettres de provisions et à ce serment î c'est impossible, et Jean Poquelin ne dut pas attendre jusqu'à la seizième année de son fils pour le faire instruire. Peut-être lejeune Poquelin n'avait-il commencé ses études qu'après la mort de sa mère, et grâce à l'influence de Louis de Cressé, son grand-père maternel et son subrogé tuteur ; ce qui est certain, c'est qu'il reçut une éducation complète. Jusqu'à présent aucune pièce authentique ne vient confirmer ou démentir la tradition relative aux maîtres et aux condisciples qu'on lui attribue: Gassendi, le prince de Conti, Bernier, Chapelle, Hesnaut, etc, mais, selon toute probabilité, le jeune Poquelin, après avoir fait sa philosophie, étudia la théologie, puis le droit canon. «S'il fut fort bon humaniste, disent les premiers biographes de Molière, il devint encore meilleur philosophe1;» Charles Perrault, de quelques années plus jeune que Molière, nous apprend dans ses Mêmoires ce qu'était alors un cours de philosophie et son récit, qui rappelle un passage du premier chapitre de Gil Blas, semble écrit pour montrer le jeune Poquelin, sur les bancs du collége : « Je réussis particulièrement en philosophie, dit Perrault. Il me suffisoit souvent d'avoir attention à ce que le régent dictoit, pour le savoir et pour n'avoir pas besoin de l'étudier ensuite. Je pre-nois tant de plaisir à disputer en classe que j'aimois autant les jours où l'on y alloit que les jours de congé. La facilité que j'avois pour la dispute me fiiisoit parler à mon régent avec une liberté extraordinaire et qu'aucun autre des écoliers n'osait prendre. Comme J'étois le plus jeune et un des plus forts de la classe, il avoit grande envie que je soutinsse une thèse
1. Document n° XLV, cote dix. —2. Préface de rédition de 1683.
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